Charles Cros – Le Collier de griffes
Suicide du Soupeur blasé
Titres
Lus!
Pitres
Vus!
Litres
Bus!
Plus
D’huîtres …
Mort,
Ange
Fort,
Change
Mes
Mets!
Q9 – T23 – mono
Charles Cros – Le Collier de griffes
Suicide du Soupeur blasé
Titres
Lus!
Pitres
Vus!
Litres
Bus!
Plus
D’huîtres …
Mort,
Ange
Fort,
Change
Mes
Mets!
Q9 – T23 – mono
– Charles D. Williams Les voix du cœur
Je reviens au Sonnet ; c’est chose difficile,
Dis-tu ? car tu le veux plein de grâce et d’esprit.
Pourtant, des deux quatrains, le vers coule tranquille,
La rime, quatre fois, à l’aise se produit.
Des deux tercets le vers est un peu moins facile ;
Car du rythme le moule est étroit et réduit.
L’espace est très restreint ; trop d’abondance nuit,
Et l’hémistiche au sens doit se montrer docile.
Mais c’est au dernier vers qu’il faut mettre de l’art,
Afin de couronner l’aimable et beau poème !
Le sonnet, pour briller, n’a pas besoin de fard.
Le tien est bien charmant ; et je t’en felicite.
Aime et cultive aussi tous ces auteurs que j’aime,
Ils savent rendre heureux ; ils donnent le mérite.
Q9 T24 s sur s
L’auteur est haïtien
(Alfred Delvau) – Les Sonneurs de Sonnets
Sonnet du cochon
Car tout est bon en toi: chair, graisse, muscle, tripe!
On t’aime galantine, on t’adore boudin.
Ton pied, dont une sainte a consacré le type,
Empruntant son arome au sol périgourdin,
Aurait réconcilié Socrate avec Xantippe.
Son filet, qu’embellit le cornichon badin,
Fournit le déjeuner de l’humble citadin,
Et tu passes avant l’oie au frère Philippe.
Mérites précieux et de tous reconnus!
Morceaux marqués d’avance, innombrables, charnus!
Philosophe indolent, qui mange et que l’on mange!
Comme, dans notre orgueil, nous sommes bien venus
A vouloir, n’est-ce pas, te reprocher ta fange?
Adorable cochon! animal-roi! – cher ange!
Charles Monselet
Q9 – T8
– Cabaner in La Nouvelle Lune
Sonnet
Ma
chère
la
guerre
va
faire
taire
ta
douce
voix.
Vois :
Tout se
fait
laid.
Q9 T30 mono sns
– Charles Monselet Poésies complêtes
L’asperge
Oui, faisons-lui fête:
Légume prudent,
C’est la note honnête
D’un festin ardent.
J’aime que sa tête
Craque sous la dent,
Pas trop, cependant!
Enorme, elle est bête;
Fluette, il lui faut
Plier ce défaut
Au rôle d’adjointe:
Et souffrir, mêlé
Au vert de sa pointe,
L’or de l’oeuf brouillé.
Q9 – T14 – 5s
– (Philibert Le Duc, ed) Sonnets curieux et Sonnets célèbres.
Epithalame
A minuit, je m’éveille, et, la tête obsédée
Par les traits de l’enfant que j’épouse demain,
Je crayonne à tâtons quelque adorable idée,
Sur le premier papier que rencontre ma main.
Les rimes du bonheur pleuvaient comme une ondée!
J’en étais à ces mots: ‘ couronné par l’hymen,
L’amour est …’. Le sommeil me surprend en chemin,
Et la phrase expira, dans un rêve scandée.
Le jour enfin parait. Honte à l’amant qui dort!
Vite, achevons. Que vois-je? – O méprise risible!
J’avais écrit mes vers sur un billet de mort.
L’hémistiche, engagé dans le texte terrible,
Alignait, d’un seul trait, ces six mots alarmants:
» L’amour est … décédé muni des sacrements« .
Joséphin Soulary
Q9 – T23
? in Revue de la Société littéraire de l’Ain
Caprice de jeune fille
C’est le premier de l’an, mignonne
Je suis prêt à combler tes vœux.
A tes désirs je m’abandonne,
Quand je saurai ce que tu veux.
Que faudra-t-il que je te donne ?
Veux-tu quelques chiffons soyeux?
A des journaux vraiment joyeux
Préfères-tu que je t’abonne ?
Veux-tu des livres, mon trésor ?
J’en ai de tout chamarrés d’or
Choisis dans ma bibliothèque.
Veux-tu poser pour nos portraits ?
-Non, dit la fille; je voudrais
Voir guillotiner un évêque.
Q9 T15 octo
Etrennes du Parnasse pour l’année 1874
Valéry Vernier
Le café
Carillonneur de la pensée,
Nègre aux yeux d’or, puissant, doux,
De ma cervelle embarrassée
Fais déloger tous les hiboux.
Chanterai-je ton odyssée?
Depuis longtemps les marabouts
Sous les palmiers et les bambous,
Aux Africains l’ont retracée.
Parlons plutôt de tes succès
Auprès des estomacs français.
Avec Racine, pêle-mêle,
Sévigné te mit dans un sac;
Mais Voltaire t’a vengé d’elle,
Et tu fus un dieu pour Balzac.
Q9 – T14 – octo
Etrennes du Parnasse pour l’année 1874
– Valéry Vernier
Le chocolat
Brun et vêtu de canetille
Ce gentilhomme suborneur
Sous Ferdinand vint en Castille
Avec le galion d’honneur.
Aux alcoves des Inesille,
Il prend des airs de rédempteur,
Et si l’amour lui dit: Docteur
Son oeil noir de superbe brille.
Au moment du premier réveil,
Lorsque le bout d’un doigt vermeil,
Cherche la tasse de Vieux Sèvres,
A l’amoureuse le galant
Donne vite un baiser brûlant
Qui laisse du brun sur les lèvres.
Q9 – T15 -octo – can(n)etille : Fil de métal très fin et tortillé, utilisé en broderie, pour la composition de fleurs artificielles, (TLF)
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Q9 – T30 – mono