– José-Marie de Heredia in Revue d’histoire littéraire de la France (1997 )
Amour immortel
Ne soyons pas honteux de voir nos pleurs descendre
Quand de nos souvenirs nous remuons les cendres ;
Laissons vers l’amitié s’élancer de nos cœurs
Les joyeux chants d’amour et les cris de douleur.
L’Amour est immortel ; comme la salamandre
Il se nourrit de feu ; ses subtiles ardeurs
Nous paraissent mourir pour aussitôt reprendre
Vigueur, comme l’acier, sous l’eau vive des pleurs.
Oh ! laissons-nous aimer, laissons brûler notre âme
A l’éternel foyer de l’amour infini !
Il ne faut pas tenter de profaner sa flamme.
Ne rougissons jamais du premier nom de femme
Qui nous a fait tembler, que nous avons bêni ;
Car il reste le Dieu, quand l’amour est fini.
Q3 T18