– Xavier Bordes – La pierre amour –
Anti-sonnet – Ariane, ma soeur –
Elle est sensible à l’amitié comme une sensitive
Et pourtant se jette à la guerre avec le cri rauque
de l’Insomnie
Elle aime également ce qu’elle connaît
et ce qu’elle ne connaît pas
fait surgir une source là
où ne dormait pourtant que l’ombre du désert
Arrondit ses hanches dorées d’une ténèbre douce
comme celle frisante de la dune
Partage en deux la nuit de son astre d’argent
au creux de son écrin de mousse noire
telle une perle de rosée oubliée par la sylphide
lorsqu’elle a cassé dans sa hâte le pectoral de l’araignée
Et voici que soudain notre destin perd le nord
et se croit à l’article de la mort
Que la mer avançant dans les plis de sa toge
et sans cesse annonçant sa chute
ne sait plus si elle était à la lève ou à la retombe
et reste suspendue comme aux photos des calendriers
‘anti-sonnet’ – 19v