Louis Ayma – Les préludes
A mes linottes – Sonnet redoublé
Sous le pliant osier vous êtes prisonnières,
Vous ne respirez pas l’air pur de vos forêts,
Et, quand viendra pour vous le moment d’être mères,
Vous ne suspendrez pas vos nids dans les bosquets;
Mais, lorsque dans les airs gronderont les orages,
Vous aurez pour abri mon toit hospitalier,
Et vous ne craindrez pas que du sein des nuages,
Sur vous, comme l’éclair, tombe un fauve épervier.
Vous ne raserez pas de vos têtes légères
Les épis jaunissant sous les yeux de Cérès;
Vous n’irez pas chanter sur les vertes fougères,
Vous ne chercherez pas de grain dans les guérets;
Mais, quand l’hiver jaloux entre ses deux rivages
Forcera le ruisseau de gémir prisonnier,
Vous trouverez toujours la fraîcheur des bocages
Et des grains abondans chez votre bon geolier.
Geolier! … car l’oiseleur à moi vous a vendues
Faibles, sans mouvement, encore toutes nues,
Mais, depuis ce jour-là, ma main avec bonté
Vous tout prodigué, grains, eau pure, caresses …
Pourquoi donc tant gémir, mes petites hôtesses?
Dites! vous faudrait-il encor la Liberté?
Ah! quand vous aurez vu ma Laure bien-aimée,
Quand vous aurez senti son haleine embaumée
Et ses baisers si doux;
Votre amère douleur sera bientôt calmée;
Vous oublierez des bois la brise parfumée,
Pour vous bercer sur ses genoux.
Quatre quatrains alternés, quatre tercets – un vers de 6s un octo
Sous le pliant osier vous êtes prisonnières,
Vous ne respirez pas l’air pur de vos forêts,
Et, quand viendra pour vous le moment d’être mères,
Vous ne suspendrez pas vos nids dans les bosquets;
Mais, lorsque dans les airs gronderont les orages,
Vous aurez pour abri mon toit hospitalier,
Et vous ne craindrez pas que du sein des nuages,
Sur vous, comme l’éclair, tombe un fauve épervier.
Vous ne raserez pas de vos têtes légères
Les épis jaunissant sous les yeux de Cérès;
Vous n’irez pas chanter sur les vertes fougères,
Vous ne chercherez pas de grain dans les guérets;
Mais, quand l’hiver jaloux entre ses deux rivages
Forcera le ruisseau de gémir prisonnier,
Vous trouverez toujours la fraîcheur des bocages
Et des grains abondans chez votre bon geolier.
Geolier! … car l’oiseleur à moi vous a vendues
Faibles, sans mouvement, encore toutes nues,
Mais, depuis ce jour-là, ma main avec bonté
Vous tout prodigué, grains, eau pure, caresses …
Pourquoi donc tant gémir, mes petites hôtesses?
Dites! vous faudrait-il encor la Liberté?
Ah! quand vous aurez vu ma Laure bien-aimée,
Quand vous aurez senti son haleine embaumée
Et ses baisers si doux;
Votre amère douleur sera bientôt calmée;
Vous oublierez des bois la brise parfumée,
Pour vous bercer sur ses genoux.
Quatre quatrains alternés, quatre tercets – un vers de 6s un octo