Abbé Pierre David
Sur le temple du dieu Mars
Le temple du dieu Mars, séduit par sa beauté;
L’or, le jaspe et l’azur, ornent son péristyle.
La façade éblouit, dans sa totalité;
C’est l’ouvrage des dieux, ou d’une fée habile.
Au dehors, il a l’air d’un palais enchanté;
Mais je tremble en entrant dans ce barbare asile;
Le désespoir, la rage et la férocité,
Tous les fléaux ensemble y font leur domicile.
Son parvis est jonché, de blessés, de mourants,
Qui vous percent le coeur par des cris déchirans;
La mère y pleure un fils, le fils y cherche un père.
Plus loin le crime* heureux, assis au premier rang,
Ravage les Etats, les comble de misère,
Ne sourit qu’à la mort, et ne vit que de sang.
* Le Corse.
Q8 – T14