L’étroit sentier du val où souvent le pied glisse, — 1829 (8)

Charles Brugnot in Revue des Deux Mondes (mars 1833)

Sonnet

Parmi la mousse rouge et les fraises fleuries
Nous nous sommes assis en face des grands bois,
Ne voyant que le ciel, n’entendant que la voix
Des brises et des eaux, courant dans les prairies.

Tous trois jeunes amis, tous aimant à chercher
L’étroit sentier du val où souvent le pied glisse,
La chemine des bois que le bon Dieu bénisse
Et le pommier tout rose aux flancs gris du rocher.

Nous nous sommes assis ; et ce val solitaire
Où l’homme rêve et sent que son cœur aime mieux,
Nous a fait dire à tous, en nous mouillant les yeux ;
« C’est un jour de bonheur ensemble sur la terre ! »

Nous reviendrons encor , nous viendrons une fois,
L’autre mai nous asseoir là, sur la même mousse,
Causant et répétant que la journée est douce ….
Mais est-il sûr, amis, que nous viendrons tous trois ? ….

Sainte-Foix, vendredi 8 mai 1829

Quatre quatrains à rimes embrassées ; désigné comme ‘sonnet’!

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