J’ai passé de Sicy le bois mystérieux. — 1835 (1)

Julien TraversSonnets sur le Mont st Michel in Mémoires de la Société Royale Académique de Cherbourg

I

J’ai passé de Sicy le bois mystérieux.
Sous le couteau sacré le sang d’une victime
Inondait le granit pour consulter les cieux:
Ainsi l’on préludait au jugement d’un crime.

Pendant que le druide est l’organe des dieux,
Je gravis en tremblant ta montagne sublime,
Bélinus. Car je viens pour acquitter des voeux,
Qui naguère ont sauvé mon vaisseau de l’abîme.

Ami de la nature, ô soleil, dieu du jour,
Je me dois tout entier à tes saintes prêtresses.
Leur javelots puissants m’ont valu mon retour.

Qu’un rayon de tes feux circule en mes caresses,
Et sur ce roc, enfin, tes belles druidesses
Recevront un mortel digne de leur amour.

Q8 – T21

Belinus : roi des Bretons, d’après Geoffroy de Monmouth

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