Toi dont la douleur perce à travers la gaîté — 1839 (1)

Elzéar PinPoèmes et sonnets

Cervantes

Toi dont la douleur perce à travers la gaîté
Comme un rayon de pluie au milieu d’une fête,
Toi qui peignis si bien la folle humanité,
Toi qui sus réunir deux gloires sur ta tête,

O guerrier mutilé! magnanime poète!
De quel chagrin cuisant le coeur est attristé,
Quand il pense qu’un jour, de ta vie inquiété
La misère trancha la fleur dans son été!

Jour qui vit deux soleils s’éteindre dans le monde,
Deux océans tarir dans leur source profonde,
Car la mort, dont la main s’appesantit partout,

Sur l’univers en deuil ouvrant ses sombres ailes,
Voulut porter aux Cieux vos deux âmes jumelles,
Pour Shakespeare et pour toi frapper le même coup!

Q.exc , oc. dissym: abab abbb – T15

Shakespeare et Cervantès sont morts la même année: quelle coincidence!. C’est pour Elzéar Pin une occasion rêvée

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