Constantinople, adieu ! triste et beau souvenir, — 1842 (15)

Eugène Villemin Herbier poétique

La boule de neige

Constantinople, adieu ! triste et beau souvenir,
Aux yeux du voyageur mystérieux constraste :
Ebauche gigantesque où tout reste à finir,
Abject avec grandeur, misérable avec faste !

Adieu décor magique où l’âme enthousiaste
De loin goûte un transpport qu’on ne peut définir,
De près, égoût sordide, où plus d’un jour néfaste
Devrait de ma pensée à jamais te bannir.

Telle la viorne en fleur par ses globes de neige
De loin séduit la vue, et de près – le dirai-je
N’est que stérilité sans grâce et sans odeur …

Mais la nef qui m’emporte, ô cité fantastique,
Ne me laisse plus voir que ton front magnifique,
Et mon dernier adieu sera pour ta splendeur.

Q11  T15

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