L’infini, le fini, l’esprit et la matière, — 1843 (12)

? Poésies rationalistes

L’humanité

L’infini, le fini, l’esprit et la matière,
Le temps, l’indéfini, la nuit et la lumière,
Voilà bien, répondez, tous nos sujets d’orgueil,
Je n’en connais pas un qui soit fait pour notre œil.

Aux lueurs de ces flambeaux à notre fin dernière
Tristement nous marchons, regardant en arrière ;
Nous rentrons sous la terre en approchant du seuil,
A ceux qui l’ont passé nous gardons notre deuil.

Dans la profonde nuit cette marche incertaine
Trahit, à chaque pas, notre faiblesse humaine,
L’homme ne sait-il rien ? pourrait-il tout savoir ?

Voilà du vieil enfant l’éternel désespoir.
Pour faire des jouets de ses œuvres insignes
Nous empruntons à Dieu ses chiffres et ses signes.

Q1  T13

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