– Pierre Dupont Les deux anges
A mon ami Théodore de Banville
Nous nous battons les flancs et toi tu te reposes ;
Nous t’accusons tout bas : n’aurais-tu pas raison ?
Les lueurs sont encor vagues à l’horizon ;
On n’a pas de fruits mûrs, ni de moissons écloses.
Nous sommes condamnés à célébrer les roses,
Le retour, le déclin de la belle saison:
L’hiver nous fait rentrer des champs à la maison
Où nous perdons nos vers à de petites choses.
Tu rêves cependant. Ta muse attend le jour
Où ceux de notre temps seront grands à leur tour,
L’heure lente à venir des futures mêlées
Que nos aiglons d’hier soient des aigles demain,
Je laisserai tomber la plume de la main
Pour applaudir au vol de tes strophes ailées.
Q15 T15