Il élevait au ciel sa tête solennelle, — 1844 (7)

Ch.Louis Mollevault La langue française

Sonnet à Mr Bescherelle aîné

Il élevait au ciel sa tête solennelle,
Cet arbre de la langue à l’ombrage enchanteur,
Mais le fou romantique a dressé sa prunelle,
Et frappé son beau sein d’un glaive contempteur.

L’arbre, sans chanceler sur sa base éternelle,
Repousse fièrement votre fer destructeur,
Et vous, en attaquant sa sève maternelle,
Vous attaquez, ingrats, son bienfait protecteur.

Affermissez au loin sa racine profonde,
Bescherelle, sur vous ce fertile arbre fonde
Et ses fleurs, et ses fruits, d’attraits toujours nouveaux.

Vous qui voulez atteindre à son superbe faîte,
Du savant grammairien que ma lyre aime et fête,
Méditez à loisir les utiles travaux.

Q8  T15

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