Si dédaigneuse un jour de ma pauvre maison, — 1863 (8)

Auguste Lestourgie Rimes limousines

Sonnet

Si dédaigneuse un jour de ma pauvre maison,
Ma muse veut partir et quitter son poète ;
Ah ! qu’elle entende bien que, sans tourner la tête,
Sans regarder ses pas marqués sur le gazon,

Sans voir sa robe blanche au bout de l’horizon,
Je la retrouverai, car je sais sa retraite !
Non ! non ! je n’irai point d’elle me mettre en quête,
Ô, cités, dans vos murs, vaste et noire prison !

Ni sur vos bords fleuris, beaux fleuves d’Italie,
Mer d’Ischia, si chère à la mélancolie,
Ni même sur les tiens, Rhin aux flots indomptés !

Car la muse que j’aime, et que j’ai pour compagne
Naquit un jour de mai sur la haute montagne
Au bord de ces lacs bleus que Wordsworth a chantés !

Q15  T15

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