– Jules de Voris Fleurs et chardons
Regret
Alors que nous étions jeunes adolescents
Et qu’on nous permettait des doux jeux innocents,
C’est vous que j’embrassais pour sortir de la ronde,
Tressaillant sous le poids d’une ivresse profonde.
Loins des fades bavards qui composent le monde,
Un soir, tous deux, tout seuls, timides, rougissants,
Et le cœur dévoré de désirs impuissants,
Je vous ai dit, je crois, que j’aimais une blonde.
Hier, dans ce grand bal où l’on vous admirait,
Près du petit salon, que l’ombre enveloppait,
Moi, jeune homme perdu dans la foule ennuyeuse,
Je regrettais le temps où main à main, sans frein,
Sans souci ni remords en leur amour serein,
Je fermai d’un baiser votre bouche rieuse.
Q4 T15