– Eugène de Lonlay (sans titre)
La Vénus moderne – Sonnet de onze pieds
L’élégante à la mode a mis de côté
La pudeur d’autrefois qui faisait son charme,
Elle porte culotte et son pied botté
Imite à s’y tromper le pan d’un gendarme.
Le cigare à sa lèvre et l’oeil effronté
Sont même pour les fous un sujet d’alarme ;
La femme perd ses droits à la royauté
Quand elle ne sait plus répandre une larme.
Le chapeau de travers et le ton mutin
Vont à ravir sans doute à toute lorette
Mais de l’hymen jamais ne font la conquête:
A la fille qui prend un air masculin
L’homme le plus épris hésite à se rendre
Il craint de n’épouser qu’un amas de cendre
Q8 – T30 – 11s Monsieur de Lonlay signale fièrement son emploi de l’hendécasyllabe, bien négligé jusque là dans le siècle