– Arsène Houssaye in L’Artiste
Sonnet
Pourquoi toujours Weber, Haydn, Mozart, Pergolèse,
L’Allemagne au ciel gris, l’Italie au ciel bleu ?
Notre soleil est pur, notre gloire est à l’aise :
Aux maîtres étrangers nous avons dit adieu !
Salut à ta beauté, noble Ecole française,
Musique de Thomas, d’Hérold, de Boïeldieu !
Tu naquis peu de temps après la Marseillaise,
Méhul est ton prophète, Auber, ton jeune dieu !
Et pendant que Paris bat des mains sous les lustres,
On voit venir Gounod, chef des jeunes illustres :
Il fait chanter Ulysse, et Faust, et Roméo.
Juliette ou Gretchen lui sourit des balustres !
Bissé par Roqueplan*, applaudi par Théo,
Et, pour suprême amour, chanté par Carvalho** !
Q8 T8 Trois ans plus tard, de l’Allemagne qu’est-ce que nous aurions entendu ! le sonnet, ‘lit de Procuste’ n’a pas trouvé de place pour les deux syllabes de ‘Berlioz’ (admettons que Bizet était trop jeune)
* sans doute Nestor Roqueplan, auteur de Coulisses de l’Opéra
** Caroline-Miolan Carvalho, chanteuse (‘Marie’, dans le Faust de Gounod soi-même)