O Sirène de l’âme, ô grâce, ô majesté — 1868 (7)

Coll. Sonnets et Eaux-Fortes

Auguste Barbier

to kalon

O Sirène de l’âme, ô grâce, ô majesté
Qui domines le monde et sur tes pas entraînes
Tous les êtres roulant des flammes en leurs veines,
A tes amants combien tu coûtes, ô Beauté!

Que tu sois pur esprit, blanche divinité
Venant du clair azur des éternelles plaines,
Ou bloc de chair sensible aux formes souveraines
Et qu’en son meilleur jour la nature ait sculpté,

Eve ou muse, n’importe! il faut par des supplices
Acheter le sublime éclair de tes délices
Et payer cher l’extase où nos coeurs sont noyés.

Cruelle idole, il faut vivre pour toi sur terre
Dans les pleurs, le mépris, la haine, la misère,
Et même de son sang parfois rougir tes piés!

Q15 – T15

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