A mes soixante-un ans je dois plus qu’un sonnet, — 1872 (27)

R. AgnèsLes cent sonnets

xcviii
Sonnet presque deux fois Sonnet, pour le soixante-unième anniversaire de ma naissance, 20 novembre 1872. dédié à moi-même.

A mes soixante-un ans je dois plus qu’un sonnet,
Pour me fêter à moi, le jour de ma naissance.
Tout en me promenant, voyez, je le commence;
Si je le peux finir, je serai satisfait.

Mais le premier quatrain je trouve déjà fait.
Si le second pouvait venir sans que j’y pense,
De mes faibles efforts j’aurais la récompense:
Heureux je passerais à mon premier tercet.

Lui-même se fait seul avec beaucoup d’aisance.
Le voyez-vous marcher? A grands pas il avance.
Mais voilà devant nous un joli cabaret.

Nous ne pouvons passer, Messieurs, en conscience,
Sans entrer un instant; belle est la circonstance,
Pour boire à ma santé! Mon sonnet est parfait*.

* Arrosé d’un bon vin où je n’ai point mis d’eau, / Ce dernier va trouver grâce devant Boileau /.

Q15 – T6 – y=x (c=b & d=a) – s sur s

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