Quand le travail s’arrête et que finit le jour, —1872 (33)

Albert Mérat Les souvenirs

Les sardinières

Quand le travail s’arrête et que finit le jour,
L’obscur logis s’éclaire et la vitre étincelle.
Vers l’âtre où le souci des mères les appelle
Elles pressent le pas et hâtent le retour.

Le court fichu de laine alourdit le contour
Du sein, et l’on voit mal laquelle est la plus belle;
Mais l’égale blancheur des coiffes de dentelle
Leur donne un air claustral irritant pour l’amour.

Leurs yeux, clairs comme l’eau des vagues, vous regardent,
Les petites à vous sourire se hasardent
Et courent en mordant de grands morceaux de pain.

Et, se tenant la main comme un cortège antique,
Les grandes font, au choc d’un pas lourd et rustique
Claquer sur la pavé leurs sabots de sapin.

Q15 – T15

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