De vos traits mon âme est navrée —1877 (5)

Paul Poirson et Louis Gallet Cinq-Mars

(Le Berger – il chante le sonnet qu’il vient d’écrire)

De vos traits mon âme est navrée
Vous allez toujours m’enflammant
Et m’opposez incessamment
Des froideurs dignes de Borée.

Dois-je l’invoquer vainement
Cette heure, hélas! tant désirée
Ou de votre lèvre adorée
J’attendais quelque apaisement?

Nul ne peut rien pour ma blessure,
De cette peine que j’endure
A qui dirai-je A qui dirai-je le secret?

De vos yeux seuls vient ma souffrance,
De vos yeux seuls vient ma souffrance,
Seuls, ils ont assez de puissance
Pour guérir le mal qu’ils m’ont fait
Pour guérir le mal qu’ils m’ont fait

Le Berger offre alors à Aminte le sonnet; celle-ci le prend et le déchire avec dédain. – Désespoir du Berger.

Q15 – T15 – octo – Ce sonnet fait partie du livret de l’opéra de Gounod, Cinq-Mars. Le texte imprimé du livret rétablit la forme usuelle du sonnet; nous tenons compte ici de la partition (la transcription nous a été aimablement communiquée par mr Vincent Giroud)

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