S’il t’arrive parfois de prononcer mon nom, — 1895 (15)

Alban Roubaud Pour l’idole

XXXVIII

S’il t’arrive parfois de prononcer mon nom,
A l’heure où le couchant invite à la prière,
Si le pardon pénètre en ton âme si fière,
Et si ton cœur dit « oui » quand ta bouche dit « non »

Souviens-toi que ma peine est égale à ta peine
Et que je souffre autant que ce qu’on peut souffrir.
Sache qu’il est une douleur qui fait mourir,
Et que cette pensée abolisse ta haine.

Le mal que je t’ai fait, je l’ai fait malgré moi,
Il fallait une larme aux voluptés anciennes,
Et Dieu n’a pas compris notre ineffable émoi.

Mais vois, les jours bénis ne s’oublieront jamais !
Et songe que je t’aime encor, toi que j’aimais,
Si tu pleures parfois, et que tu te souviennes …

Q63  T25

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