Si la plage penche, si — 1896 (10)

Paul Valéry Le Centaure

Vue

Si la plage penche, si
L’ombre sur l’oeil s’use et pleure,
Si l’azur est larme, ainsi
Au sel des dents pur effleure

La vierge fumée ou l’air
Que berce en soi puis expire,
Vers l’eau debout d’une mer
Assoupie en son empire,

Celle qui sans les ouïr
(Si la lèvre au vent remue)
Se joue à évanouir
Mille mots vains où se mue

Sous l’humide éclair des dents
Le très doux feu du dedans .

shmall – 7s

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