Une stèle de marbre au seuil d’un Bois Sacré — 1898 (23)

– Jean Royère L’exil doré

Epigraphe à Puvis de Chavannes

Une stèle de marbre au seuil d’un Bois Sacré
Portera dignemen ta mémoire, ô Poète ;
L’artiste y gravera ton nom et, sur le faîte,
L’indice matériel de ton rêve incréé.

Auprès du temple clair, par le soleil doré,
Les cieux te garderont une belle retraite,
Et, pour récompenser leur unique interprète,
Les Muses te voudront dans leur intimité.

Les déesses, tes sœurs, dans la paix souveraine,
Laveront ton autel des ondes d’Hippocrene
Et te couronneront d’harmonie et d’azur.

Et Phébus Apollon ornera ta statue
Des rayons éternes, ravis à l’éther pur
D’une extase céleste et jamais révolue.

Q15  T14 – banv

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