– Jacques Normand – Les visions sincères –
Mai
O mois tant célébré, décrit, peint et chanté
En d’innombrables vers et d’innombrables proses,
Mois des baisers d’amour sur les lèvres mi-closes,
Je hais ton vain renom et ta vulgarité.
En toi tout est rancœur, tout est banalité,
Banals tes doux zéphyrs et banales tes roses,
Et sous ton nom banal, à mes rimes en oses ,
S’accouple la fadeur de mes rimes en té .
Aussi, quand on te voit à travers les peintures
Et les refrains poncifs et les littératures,
Plus d’un, pareil à moi, se moque-t-il un peu …
Mais d’un premier rayon dès que tu nous effleures,
Nos regards attendris montent vers le ciel bleu …
Et les vieilles chansons nous semblent les meilleures!
Q15 – T14 – banv