– Marie et Jacques Nervat – Les rêves unis –
Il fait lourd; les nuées arrondies et pesantes
amassent tout le jour du soleil dans leurs flancs;
on entend au jardin murmurer les abeilles,
le vent chaud caresser les bambous et les herbes,
les ailes des pigeons froisser l’air près des vitres,
et l’eau couler, jaillir, éclater, fraîche et vive,
sur le fond de métal de la vasque sonore.
Dans l’assoupissement du logis, volets clos,
sonne le battement du temps, dans les horloges;
j’écris, ma plume grince et les mouches bourdonnent;
l’enfant s’endort, sous la moustiquaire de tulle,
et tu viens m’appeler, avec un doigt aux lèvres,
« car il faut, me dis-tu, que tu voies la courbure
gracieuse de ses bras nus et potelés ».
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