Quand le vaticinant erratique, au larynx — 1913 (7)

Paul Reboux et Charles Müller A la manière de
Sonnets

I

Quand le vaticinant erratique, au larynx
Dédaléen, divague en sa tant dédiée
Et de l’Absent manie avant tout radiée
Pour de l’insaisissable animer la syrinx,

O n’être qu’aboli le mystère du sphinx
Pour qui du clair-obscur l’âme est congédiée!
O chevaucher, vers la victoire irradiée,
Aveugle, et de ses yeux exorbité, le lynx!

Hypogéenne telle énigme la Pythie,
Ambage non pas d’un d’où l’inconnu dévie,
J’ai de l’impénétrable approfondi l’azur,

Et, ténébral sitôt hiéroglyphique cygne
Qu’obstructif en son vide ombre un déléatur,
J’offusque, triomphal, le néant qui m’assigne.

Stéphane Mallarmé

Q15 – T14 – banv

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.