Son aïeul adorait le livre libertin, — 1921 (12)

Gabriel Volland L’amour vainqueur

La jeune fille

Son aïeul adorait le livre libertin,
La gravure amouresue et la galante estampe,
Et le secret musée où l’artiste vous campe
Des couples plus ardents que ceux de l’Arétin.

Quelle trouvaille au fond du grenier ce matin :
Une oeuvre … Elle rougit et, la fièvre à la tempe,
Elle attend la veillée où, seule avec sa lampe,
Ses yeux connaîtront tout de ce pervers butin.

Chambre close, elle lit devant l’âtre qui fume …
Comme pour embraser davantage ses sens
La chaleur a rejoint sa main contre sa jambe.

Et de la bûche les lutins vifs et dansants
Savent seuls si l’ardeur dont tout son corps se pâme
Vient du désir en feu plutôt que de la flamme.

Q15  T . exc.

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