Prisonnier du bélier du vent chargeant le seuil, — 1953 (5)

AudibertiRempart

Le poète

Prisonnier du bélier du vent chargeant le seuil,
Je remplace l’amour par l’amour et le songe
Hors d’état de briser la chaîne qui s’allonge
Des mortels et des morts suivant le même deuil,

Je suis, en même temps et tour à tour le treuil
Qui siffle, ainsi l’oiseau, que cessât le mensonge,
Et des astres chacun dans mon cœur dès qu’il plonge,
Et le clou de ma chair qui tracassa l’orgueil.

Parachevé plaintif sur des plans que sépare
L’insondable sommeil de la bête barbare,
De l’absence africaine où le fil blanc se perd,

J’aromate ma vie avec ma survivance.
Oui, j’écoute, des fois, dans le cri de la mer,
Aboyer, me nommant, le dieu qui me devance.

Q15 – T14 – banv

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