Tu es plus belle que la nuit et comme Isis — 1958 (2)

Pierre-Jean JouveInventions

Isis

Tu es plus belle que la nuit et comme Isis
Tu es debout sur les cornes bleues de la lune,
Ta chair si blanche échappe au terme de beauté
Par mystère de lait irrigué de sang rose;

Comme une reine du ciel vert sur les nuages
Enveloppée avec l’écharpe des pensers
Ivre dès la naissance encore es-tu plus sage
De régner sur l’humain sans même le toucher;

Par un léger accord ou promesse d’un dieu
Se fait l’enfantement de tes rythmes et sphères
Et le stupre d’amour arraché des bas lieux,

O Beauté chaude et la dernière de nos âmes
Messagère de Dieu et rêve du sauveur,
Là où nul homme ne respire tu es charme.

bl  Indépendamment les quatrains et les tercets respectent l’alternance des mots-rimes (ainsi, jadis Du Bellay dans ‘arrière, arrière, ô méchant populaire », dans le sonnet entier»)

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