– Claude Esteban Poèmes parallèles
Constance de l’amour au-delà de la mort
Voiler pourra mes yeux l’ombre dernière
Qu’un jour m’apportera le matin blanc,
Et délier cette âme encore mienne
L’heure flatteuse au fil impatient.
Mais non sur cette rive-là de la rivière
Ne laissera le souvenir où il brûla.
Ma flamme peut nager parmi l’eau froide
Et manquer de respect à la sévère loi.
Ame, à qui tout un dieu a servi de prison,
Veines, qui à tel feu avez donné vos sucs,
Moelle, qui glorieuse avez brûlé,
Laisserez bien le corps, non le souci,
Cendre serez, mais cendres du sensible;
Poussière aussi, mais poussière amoureuse.
Quevedo
bl – m.irr – tr