Je mourrai dans Paris, un jour d’averse, — 1980 (3)

Claude Esteban Poèmes parallèles

Pierre noire sur pierre blanche

Je mourrai dans Paris, un jour d’averse,
Un jour dont j’ai déjà le souvenir.
Je mourrai dans Paris – et je l’accepte –
Et peut-être un jeudi d’automne comme aujourd’hui.

Oui, un jeudi. Car ce jeudi où maintenant j’aligne
Ces vers, j’ai mis mes humérus tant bien que mal,
Et jamais comme aujourd’hui je n’ai fait l’épreuve
Après tout ce chemin, de me voir seul.

César Vallejo est mort, ils le frappaient tous
Sans qu’il leur fasse rien, et tous cognaient
Dur avec le bâton, et dur aussi

Avec la corde encore ; en sont témoins
Ces jours jeudis,  ces os, ces humérus,
La pluie, la solitude, les chemins ….
Vallejo

bl – m.irr – tr

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