coda 5 Sur le défilé d’ombre et la fente d’azur

Jacques Réda La course

Villa des Fêtes

Sur le défilé d’ombre et la fente d’azur
Que garde le motif de sa ferronnerie,
Il faut toujours pousser la porte à tout hasard
Bien qu’elle soit toujours fermée (et, je parie,

Ne livre à l’autre bout, sombre comme un puisard,
Qu’une cour sentant l’ail et la buanderie).
Or voici qu’elle cède, en effet; qu’un trésor
Se découvre à l’abri du temps et de la rue

Des pavillons et des jardins anesthésiés
Par un vieux soleil jaune entre des cerisiers,
Dans l’herbe à l’abandon – le goût de la fignole

S’est perdu puisque rien ici ne change plus.
C’est l’éternité même (avec une bignole
Qui m’épie et défend le séjour des élus).

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