Jacques Réda La course
Villa des Fêtes
Sur le défilé d’ombre et la fente d’azur
Que garde le motif de sa ferronnerie,
Il faut toujours pousser la porte à tout hasard
Bien qu’elle soit toujours fermée (et, je parie,
Ne livre à l’autre bout, sombre comme un puisard,
Qu’une cour sentant l’ail et la buanderie).
Or voici qu’elle cède, en effet; qu’un trésor
Se découvre à l’abri du temps et de la rue
Des pavillons et des jardins anesthésiés
Par un vieux soleil jaune entre des cerisiers,
Dans l’herbe à l’abandon – le goût de la fignole
S’est perdu puisque rien ici ne change plus.
C’est l’éternité même (avec une bignole
Qui m’épie et défend le séjour des élus).