Arsène Houssaye Les cent et un sonnets
LXXX –
Les Italiens
Mozart et Rossini vont me donner l’andante.
Ceux qui ne savent pas la langue du vieux Dante
Aiment ce beau théâtre où chante Mercadante,
Où Verdi tout de feu jette son âme ardente.
Ces dilettantes sont pareils au sacristain
Qui n’a jamais compris une messe en latin.
C’est qu’ici-bas tout est plus beau dans le lointain,
Je ne voudrais pas lire au livre du Destin.
Les femmes, mes amis, sont comme ce théâtre,
Car moins on les comprend, plus on les idolâtre,
Aspasie ou Laïs, Hélène ou Cléopâtre.
Que faut-il à Paris dans les soirs nébuleux?
Yeux noirs et cheveux blonds, cheveux noirs et yeux bleus,
Quand la Patti nous chante un air miraculeux.
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