Louis Goujon Sonnets. Inspirations de voyage
En chemin de fer
Le sifflet retentit dans la gare sonore,
Et le convoi s’ébranle; – un bruit lourd, infernal,
Roule et court sur les rails; la route se dévore,
Et le monstre de fer suit son rouge fanal.
Allumons un cigare et lisons mon journal;
Quand tout sera fini j’entrerai dans ma chambre.
D’ailleurs, le temps est long quand on est en décembre,
Et que notre voisin est gênant ou banal …
Tout passe, tout s’enfuit, – je touche à ma limite!
Notre corps maintenant voyage non moins vite
Que le coeur et l’esprit pour ceux qui ne sont plus.
Mais on arrive, hélas! – l’oreille encore avide
Des serments de l’amour, la joue encore humide
Des pleurs de nos adieux et des baisers émus!
en chemin de fer , 31 décembre 1856
Q36 – T15 Autres quatrains rares sur trois rimes: abab ba’a’b