Coll.sonnets et eaux fortes
– Verlaine
Le pitre
Le tréteau qu’un orchestre emphatique secoue
Grince sous les grands pieds du maigre baladin
Qui parade – non sans un visible dédain
Des badauds s’enrhumant devant lui dans la boue.
La courbe de ses reins et le fard de sa joue
Excellent. Il pérore et se tait tout soudain,
Reçoit des coups de pied au derrière, badin
Baise au cou sa commère énorme et fait la roue.
Il accueille à merveille et rend bien les soufflets;
Son court pourpoint de toile à fleurs et ses mollets
Tournant jusqu’à l’abus valent que l’on s’arrête.
Mais ce qu’il sied vraiment d’exalter, c’est surtout
Cette perruque d’où se dresse, sur sa tête ,
Preste, une queue avec un papillon au bout.
Q15 – T14- banv –