Joséphin Soulary
Des pas sur le sable
C’était un pied mignon, – pied de vierge, sans doute, –
Mutin, cambré, naïf, se posant finement;
Pour trouver Cendrillon au bout, le roi Charmant
Aurait suivi ce pied cent ans, de route en route.
Un pied! non; c’en était la marque seulement.
» Je verrai Cendrillon, » dis-je; et, coûte que coûte,
Me voilà sur sa trace; et chaque pas ajoute
A la fée idéale un nouvel ornement.
Je suivis cette empreinte, ainsi, durant deux lieues,
Tant qu’enfin j’arrivai près du lac aux eaux bleues:
Le joli pied s’était arrêté juste au bord.
De retour, nul indice; – à droite, à gauche, impasse!
Cendrillon s’était-elle envolée en l’espace?
Le lac profond dormait, muet comme la mort!
Q16 – T15