– Hippolyte Thomas Sonnets
C’est le premier exemple que j’ai trouvé, au dix-neuvième siècle, d’un livre de poésies, publié à Paris, ayant Sonnets pour titre et constitué entièrement et uniquement de sonnets. Il y en a 42, divisés en deux livres (20+22). De ce Thomas là, je ne sais rien et ne suis parvenu à rien savoir. Cinq ans avant le coup d’éclat tant vanté de Sainte-Beuve, il mérite de figurer ici, indépendamment de son talent, maigre.
Fénelon – A un jeune abbé.
De la gloire du Christ a grandi l’horizon.
Que j’aime Fènelon, ce prélat doux, facile,
Qui rajeunit l’Eglise au lait de l’Evangile,
Et console le coeur sans blesser la raison.
Il apprit l’Elysée à ma jeune saison:
Oui, l’homme est sans patrie où Dieu n’a plus asile;
Il meurt sans avenir, et la vertu fragile
Reduit au joug des lois sa stérile moisson.
En vain de ce bon prêtre on proscrit l’éloquence:
Il parle, et naît des Dieux l’infaillible espérance,
Où régnait du chaos le silence éternel.
Des secrets du chrétien sage dépositaire,
Il ramène la paix sur un front adultère,
Et l’athée à sa voix s’avoûrait immortel.
Q15 – T15