– Paul Bilhaut – Ça … et le reste –
Incitatus (sonnet obscur)
– A lire comme quelques autres – avec un Larousse à portée de la main
Incitatus est morne. Un mal, dont la naissance
Echappe aux plus savants, en stabulation
A figé les élans de son adolescence
Et sa spumeuse ardeur meurt en supputation.
Lui, si svelte jadis, n’est qu’une turgescence;
Rien ne peut ranimer l’éteinte coction,
Rien, ni squine, ni spic. Il gît sans connaissance.
L’Inmerator est dans la consternation.
Ils implorent les dieux qui veillent près de l’âtre;
Sans que des favoris s’allège le tourment.
Mais paraît un lapithe, un habile hippiâtre;
Son art, nouveau pour tous, tient de l’enchantement!
Si bien qu’Incitatus, les jambes sanguinées,
Renaît, sous le baiser ling des hirudinées.
Q8 – T23 – (H.N.) stabulation : séjour ou entretien continu des bestiaux à l’étable. squine : sorte de bois soporifique fourni par la racine ligneuse du ‘smilax china’ hirudinée : qui ressemble à une sangsue – quant au lapithe, il combat le Centaure – pour hippiâtre cf Notice sur les mots hippiâtre, vétérinaire et maréchal, par J.-B. Huzard. – Les hirudinés ou sangsues sont totalement dépourvus de parapodes et de soies. Ces vers ont un nombre de segments constant (33) auquel il faut ajouter le prostomium. L’extrémité antérieure est pourvue d’une ventouse buccale. L’extrémité postérieure est également pourvue d’une ventouse discoïdale.