– Léo Claretie Sonnets au front d’Arvers
Le Bocophage
Mon âme a son secret, mon vie a son mystère
Mon plan pour m’embusquer habilement conçu.
Je n’ai jamais aimé le métier militaire,t
Et pour m’y dérober j’ai fait ce que j’ai pu.
Je voulais simplement passer inaperçu
Et faire jusqu’au bout mon temps sur cette terre,
Il me fallait trouver un emploi salutaire
J’osai le demander, aussi je l’ai reçu.
Et bien que le public ne me soit pas très tendre,
J’irai droit mon chemin, paisible, sans entendre
Les murmures jaloux élevés sur mes pas.
A l’austère bureau tenacement fidèle
On dira, me sachant dans cette citadelle :
« A quoi bon le poursuivre ? on ne l’y prendra pas! »
Q10 – T15 – arv