– Pierre-Jean Jouve – Moires
Sur le théâtre
Le monstre dans lequel j’ai glissé: minotaure
De la querelle morne et des bas longs et noirs
Brandis par la danseuse obscène vers le centre
Labyrinthe ou trésor ou meurtre ou nonchaloir;
Monstre confus formé des étreintes bestiales
Enfermé au dédale des cœurs journaliers
Partout tuant baisant comme des saturnales
Le spectacle banal aux riches chandeliers;
Le monstre dont riront dans les fauteuils stupides
Ces messieurs-dames qui ne veulent rien savoir
Des cris des coups des mondes souterrains avides,
Mais s’esclaffent car il s’agit de désespoir;
Tel est ce labyrinthe où des buissons vivants
Ont écorché l’esprit en ruisselets de sang.
shmall