– Charles Fournel – Poésies –
Dans un sombre tableau du vieux Albert Dürer,
Un cavalier pensif par la forêt chevauche,
Il porte lance à droite et longue épée à gauche,
Il ne sait point jusqu’où sa route va durer:
Les goules, qui des morts courent se saturer,
Lui montrent griffe et dents; le vieux spectre qui fauche
Lui sourit tendrement, et l’ombre en foule ébauche
Des visions, que l’oeil ose à peine endurer.
Quand là-bas, sous le ciel et sur la verte côte,
Ton bourg luit au soleil, en chemin côte-à-côte
Avec l’affreuse Mort, où vas-tu compagnon?
Quand, nous tendant les bras, le bonheur nous invite
A passer avec lui nos ans, qui vont si vite,
Où nous entraînes-tu, perfide ambition?
Q15 – T15