Antoine Fontaney in Vincent Laisné, L’Arsenal romantique
A mon ami Charles Nodier
Ami, l’art nous échappe et pour bien des années,
Comme un timide enfant, aux bruits de liberté,
Au fracas du canon il fuit épouvanté,
Sur son aile emportant nos jeunes destinées.
Nos fleurs de poésie au matin sont fanées.
Nos fruits ne viendront pas à leur maturité,
Mais que t’importe, à toi, qui jouis de l’été ?
Tes couronnes, déjà, tu les as moissonnées.
Amarre donc ta nef. Le lac est traversé.
Ton génie a rendu sa muse familière ;
Près du fouer, lutine encor la batelière.
Avec ses blonds cheveux ton laurier est tressé ;
Car à toi la science et les grâces attiques,
A toi les frais parfums dans les vases antiques.
Q15 T30