Une femme est un être à l’allure indécise — 1836 (7)

Paul Delasalle Pierre Gringoire

Sonnet

Une femme est un être à l’allure indécise
Qui passe et meurt souvent sans s’être dévoilé,
Comète aux longs cheveux dans un ciel étoilé,
Que la terre maudit, et qui la fertilise.

C’est, sur le trépied d’or où nous l’avons assise,
La vierge prophétesse au grand front désolé,
Dont on meurtrit la bouche avant qu’elle ait parlé,
Arrachant par lambeaux sa pensée incomprise.

C’est un divin martyr de croyance et d’amour,
Dont la venue enchante et qu’on adore un jour,
En jetant sous ses pieds les fleurs et l’herbe verte ;

Mais bientôt il se trouve un faux frère, un Judas,
Qui pour trente deniers trafique de sa perte
Et la cloue à sa croix en lui tendant les bras.

Q15  T15

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