Le souffle pur et doux de cette heure bénie, — 1836 (9)

Michel Pallas Intimités

Sonnet

Le souffle pur et doux de cette heure bénie,
Qui ferme la paupière et chasse l’insomnie :
L’haleine de la fleur au vent d’été, le soir,
Qui balance sa tête ainsi qu’un encensoir ;

De deux jeunes regards l’amoureuse harmonie :
Les deux ailes d’oiseau d’une bienfaisant Génie
Qui semble sur nos fronts dans nos rêves s’asseoir ;
Après de longs regrets les charmes du revoir :

Tout cela ne vaut point ce que sa main brûlante,
Un seul mot de sa voix si moëlleuse et si lente,
L’autre jour, par hasard, m’ont donné de bonheur ;

Sa touffe de cheveux, comme un sylphe qui joue,
En même temps aussi vint ombrager ma joue,
Et j’y sentis monter tout le sang de mon cœur.

Q1  T15

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