Vous qui écoutez l’accent de mes soupirs exprimés en vers — 1838 (9)

Mr le chevalier d’ArrighiOdes et sonnets choisis de Pétrarque

I

Vous qui écoutez l’accent de mes soupirs exprimés en vers, dont je nourrissais mon coeur dans la première folie de ma jeunesse, quand j’étais presqu’un autre homme que je ne suis maintenant.

Du différent style dans lequel je pleure et je parle, flatté de vaines espérances et accablé d’une inutile douleur; s’il y a parmi vous quelqu’un qui éprouve de l’amour par preuve, j’espère trouver de la pitié plus que du pardon.

Mais je vois bien maintenant combien pendant long-temps je fus la fable de tout le monde; ainsi bien souvent j’ai honte de moi-même.

Et le fruit de mes rêveries, n’est que la honte, le repentir, et de connaître clairement, que tout ce qui plaît au monde n’est qu’un petit songe.

pr – rvf1  (premier sonnet de Pétrarque)

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