Je ne sais qui me porte à peindre tout cela, — 1838 (8)

Hipployte de  La Morvonnais La Thébaïde des grèves

La cabane  éboulée, II

Je ne sais qui me porte à peindre tout cela,
Mais malgré moi, mon vers coule à sa destinée;
C’est là ma mission. – Seras-tu fortunée,
Ma mission d’amour? Suis-je ici, suis-je là?

Toujours quelque détail que recèle une année
Voisine du berceau, m’arrive, et me voilà
Laissant courir ma plume; or qui donc m’appella
A cette oeuvre où s’en va mon âme abandonnée.

Qu’en sais-je, mes amis? Qui fait chanter l’oiseau,
Ou sourire l’enfant dormant dans le berceau?
Qui donne les parfums au laurier des ruines?

Un esprit est en moi qui chante tout d’abord,
Quand on fait la prière, ou bien lorsque la mort
Visite le village et les fermes voisines.

Q15 – T15 – bi

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