As-tu vu les grands bois, à la jeune saison ? — 1863 (9)

T.Quinaud in Académie Belles-Lettres La Rochelle


A M.E.G.

As-tu vu les grands bois, à la jeune saison ?
La sève imp&étueuse afflue à larges doses,
Monte au soleil, et sourd en mille bourgeons roses ;

Des nids, des fleurs, des chants, des parfums à foison ;
On éprouve une vague et douce pamoison,
Sous l’effluve qui sort des êtres et des choses.

Bientôt bûche et ramée encombrent la maison ;
L’homme, narguant l’hiver, pieds au feu, portes closes,
Voit l’esprit du printemps, dans ses métamorphoses,
Crépiter à travers la flamme du tison.

Laissons éclore, ami, nos rêves grandioses ;
Plus tard les jets touffus de cette floraison,
Ces débris de jeunesse, à forte exhalaison ,
Dilateront le cœur de deux vieillards moroses.

rev   sur deux rimes

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