Puisqu’aux arrêts du Sort il n’est pas de pourvois, — 1888 (2)

Louis-Pilate de Brinn’Gaubast Sonnets insolents
I

Vieilles distractions
A Jean Richepin

Puisqu’aux arrêts du Sort il n’est pas de pourvois,
Puisque, après avoir fait tant de superbes phrases
Et dans de si beaux vers enchâssé nos extases,
Nous mourons, sans un chien pour suivre nos convois:

O poëtes! fuyons la ville et ses pavois:
Vagabondons rêveurs dans les campagnes rases;
Rassasions nos yeux de l’or des chrysoprases;
Et dans des cris d’amour égosillons nos voix!

Aussi bien, dans l’horreur de cette époque immonde,
Entre la mer brumeuse, où sombre le vieux monde,
Et l’Avenir, port vague où nous nous en allions,

Echoués, à mi-route, au milieu des ténèbres,
Nous péririons d’ennui près de nos galions,
Sans le banal attrait de ces plaisirs – funèbres.

Q15 – T14 – banv

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