Si distant du grand nombre où tu vis sans savoir, — 1888 (28)

Le Décadent

A Stéphane Mallarmé

Si distant du grand nombre où tu vis sans savoir,
Prince! Dont le nom sonne un éclat de fanfare,
Quel fidèle maintient la splendeur de ton phare,
Inflexible Veilleur soumis au pur Devoir.

Je te songe un Puissant fier du superbe espoir
Qui donne de jouir son trésor à l’avare:
Amas rutilant d’ors royaux dont on s’effare,
Tout l’oeuvre est colossal pour en sonder le noir!

Mais pour le revêtir en ta retraite obscure
Plutôt il conviendrait une unique figure
Identique à tes vers, frissons de vrai plaisir.

Dans un monde lointain de formes et d’idées
Tu m’es un riche heureux fécondant ses loisirs
Aux rares floraisons d’exquises orchidées.

Louis de Saint-Jacques

Q15 – T14 – banv

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